Exercice de style pour montrer les qualités techniques de la fonderie Olive, le caractère Calypso est créé en 1957-1958 :
Il a vu le jour par hasard : je m’étais amusé à dessiner un caractère, une lettre sur un rouleau de papier quand Marcel Olive arrive et me dit :
« Tiens, qu’est-ce que c’est que cela ? »
Je lui dis en riant : « j’ai fait un calque, c’est le calque d’un nouveau caractère »,
et il me répond : « Je le prends » »
… et Marcel Olive avec son génie commercial me le commanda, non pour ses qualités esthétiques mais parce que la réalisation de ce type de caractères à cette époque avec des surfaces tramées ne pouvait être réalisé techniquement que par la Fonderie Olive et que par conséquent cela constituait une référence mondiale pour son entreprise. »*
Son dégradé non linéaire si caractéristique est le fruit d’exploits tant au niveau du dessin réalisé à la main, de façon artisanale, point par point, qu’en terme de gravure.
Alphabet tridimensionnel, le caractère Calypso est innovant par sa texture et dans sa façon de générer son volume par son ombre interne.
Excoffon supprime tout tracé et n’utilise que la texture pour façonner ses lettres. La trame devient matière… **
En effet,
« Le Calypso n’est pas en hauteur ou de profil, […] mais face à nous. Son volume provient de l’intérieur de la lettre et non d’une perspective accolée. La forme du signe, sa structure même est créée par le volume en creux. […] Là réside l’invention : traduire le creux par la lumière et exploiter ainsi la référence à la photographie et aux trames simili. »**
Ce pari industriel, né d’une boutade et d’un intérêt pointilliste, est un palier dans la trajectoire d’Excoffon, le dernier alphabet fantaisiste avant sa recherche d’envergure : L’Antique Olive .»**
Pour en savoir plus sur la construction et la structure du caractère Calypso, consulter l’article de Sandra Chamaret, publié dans le Livre Roger Excoffon et la Fonderie Olive, en 2010
Sources :
*Entretien inédit entre Roger Excoffon et François Richaudeau pour Communication et langages – Sept 1977
** Sandra Chamaret, Roger Excoffon et la Fonderie Olive, p.224, 222, 228, 2010, Editions Xpsilon.
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