Cette affiche pour la Caravelle d’Air France, parue en 1964, eu un retentissement considérable. Elle recevra le prix de la meilleure Affiche (grand prix Martini en 1965), et sera une étape déterminante dans la carrière d’affichiste de Roger Excoffon.
D’un coup de pinceau, il traduit l’essentiel d’un avion en mouvement.
Cette caravelle, plus vraie que nature, qui jaillit spontanément, est en fait le fruit d’un travail répétitif fondé sur la synthèse d’un avion et non sur sa réalité.
Cette apparente facilité, cette évidence résulte d’un travail considérable pour refléter la conception personnelle que Roger Excoffon voulait traduire de la vitesse. Il l’exprima ainsi :
Ainsi, j’ai mis plusieurs semaines pour réussir ce qui parait n’être qu’un simple coup de pinceau improvisé, et j’ai dessiné 450 avions avant de parvenir au dessin « gestuel » que je rêvais de faire. »
Roger Excoffon ne cherche pas à dessiner un avion de façon fidèle mais l’idée de ce qui est essentiel dans cet avion. Il s’oppose donc d’une certaine façon à la logique technique. Il l’exprimera ainsi :
« Mais une aile d’avion ne s’attache pas ainsi au fuselage… Votre empannage est trop grand… Un tel avion ne pourrait jamais voler…
Vous raisonnez avec votre logique de techniciens, non celle d’un « visuel ». Moi, je pense que , dans un avion, l’essentiel est l’empennage. Pour qu’il soit expressif, j’ai du lui donner une importance démesurée.
Il appliquera cette démarche conceptuelle dans toutes ses campagnes, tout comme dans sa création typographique.
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